Sur les rives de l'oubli

♥ Serge ♥

Sur les rives d’oubli

Tu as choisi un autre soleil que le mien. Pourquoi n’ai-je pas été une fleur des champs d’été ? Une rose sauvage comme mon cœur. Pourtant je te ressemblais tant, mais tu n’as rien vu. J’aimais ma solitude et me balader loin des foules. Être deux. Mon grand défaut sans doute était la gêne. Comment aurais-tu pu voir et comprendre, toi qui parlais si bien ?

Ce que tu cherchais, c’était une famille qui t’entoure. Sans doute tu l’as trouvée. Dans ma solitude, j’ai fait un pacte avec le vent, jamais il ne m’abandonne. Lui seul m’accompagne, il caresse ma chevelure. Toutes mes mésaventures difficiles ont forgé ma personnalité. Personne ne pourrait imaginer toutes les souffrances que j’ai vécu. Et certains ne sachant rien, me jettent des blâmes.

 Sur les rives d’oubli, je reste seule, n’ayant plus confiance en personne. Pourtant j’étais si sûr d’avoir trouvé le bon, le vrai, le grand amour. Mais tu m’as quittée un jour d’automne il y a quatre ans.

Depuis, c’est la tristesse qui me fend le cœur. Elle qui se dit une amie. Personne ne comprend que maintenant les hivers ont déposé leurs gites dans mon cœur.

 Je voudrais pouvoir pleurer afin que mes larmes suivent le courant des mers. Mais je suis comme une oasis tarie. Je n’ai que mon cœur ivre perdu dans les brumes de l’errance.

 Dans mes yeux ce soir, il n’y a que des étoiles mortes. Je ne pense plus, n’espère plus rien car je sais que tu ne viendras jamais et que tu te caches derrière ton bonheur.

 Pourquoi m’écrivais-tu de si beaux mots ? Serait-ce que tu ne les pensais pas ? En ses jours-là, je voyais le soleil te bercer et mon coeur fondre rien qu'en te regardant. Mon coeur battait si fort, tellement mon émotion était forte.

 Désormais l'hiver glace mon âme et mes rêves pleurent de ne plus rêver. Pourtant je t’aimais tant.                                                                        ©Janedeau