Il fait si noir
L’automne mène le bal des couleurs et chantent les oiseaux. Les feuilles dansent et virevoltent au vent avec mon âme qui erre dans des brumes de mélancolie.
À la porte de mon cœur, tu es entré les mains vides sans soleil dans ta voix. La nuit dormait dans tes yeux. Et sur tes lèvres, le silence se taisait.
Jamais je n’ai été autant perdu, pareille à la fontaine descendant du bois buvant la rareté des ondes ruisselantes. Chaque matin, je suis lasse d’ouvrir les yeux, les étoiles désertent aussitôt sous l’aube qui perce la clarté.
Mais dans mon cœur, il fait encore noir, je ne crois plus aux miracles de l’automne. L’automne est peau de chagrin et ses larmes pleuvent parfois sous un ciel en grisaille.
Comment as-tu pu rester aussi indifférent à toutes ses iles qui s’amoncellent sous tes yeux ? Les mots ne te suffisent pas. Tu ne ressens rien. Pour toi, il n’y a que ce monde sans chaleur, que ses enfants qui ne sont pas les tiens et ses balades qui t’emportent dans l’oubli. Est-ce cela ton bonheur ?
As-tu pensé au soleil de nuit resté endormi au fond de mon cœur ? Tu aurais tellement pu me dire d’oublier ce temps arrêté sur un souvenir.
Plus que les jours passent, plus je m’enfonce dans le murmure des rêves. Seule ton ombre enlace la mienne dans une faible lueur qui pourtant me brûle. Oh amour, hypersensible amour, auras-tu pitié de ma détresse ? ©Janedeau
